Films

Passionné par le cinéma d'animation, Georges Leclercq a réalisé les films suivants ; "Désert", "Le Gouffre", "Toujours, toujours".

Les films sont en cours de numérisation et seront bientôt disponibles.

Il a réalisé également un flash d'animation sur la présentation d'une exposition consacrée à l'œuvre de Magritte (diffusion RTBF en 1990).


Article du journal "La Wallonie" du 23 novembre 1974 signé Jules Jehotte :


Un peintre qui s'exprime aussi à coups de caméra


Les yeux verts, la moustache et les cheveux grisonnants, Georges Leclercq, professeur au quotidien, est un peintre pas tout à fait semblable aux autres. A la peinture, en effet, il joint un art à première vue fort différent, mais qui lui permet d'exprimer ce qu'il ressent d'une manière plus particulière et plus frappante : le cinéma d'animation.

On pourrait presque dire que ce cinéma d'animation est de la peinture filmée mais qui laisse - le terme est grand, mais il convient de l'employer - comme un "message". Le message d'une genèse, de fin d'univers, d'un éternel recommencement, d'un retour aux sources aboutissant finalement à l'apocalypse, l'espoir et le désespoir alternant comme les heures qui font la pâte humaine. Il ne s'agit pas du tout du surréalisme. C'est dépassé. Il s'agit d'une symphonie de couleurs et de sons qui plonge le visiteur spectateur dans un monde étrangement intérieur et, tout aussi bizarrement sidéral. On naît, on plane, on meurt.

"Le film, déclare Georges Leclercq, est le prolongement de la peinture, dans une autre dimension".

-Comment en êtes-vous arrivé à ce stade ?

-Quand j'étais à l'Académie, j'apprenais la peinture, mais je m'intéressait parallèlement au cinéma. Il m'a fallu beaucoup d'expériences et de tâtonnements pour arriver à quelque chose. Au départ, je voulais faire des dessins animés, mais il fallait pour cela toute une équipe, ce qui était fastidieux. Alors, j'ai travaillé seul.

-Le travail en solitaire est-il plus profitable ?

-Une œuvre se fait dans la solitude, mais le travail en équipe ou en groupe permet d'aller plus vite tout simplement par les débouchés qu'il offre.


UN ECLATEMENT


A la galerie "Leodico", G. Leclercq projette donc ces deux œuvres filmées intitulées "Désert" et "Le Gouffre", courts métrages qui vont dans le sens de son œuvre picturale, l'éclatement des tons et des sons. La sonorisation d'ailleurs, est elle aussi un éclatement. Il s'agit simplement des voix des ses trois enfants (13,10,9 ans) que Georges Leclercq a enregistrées d'une manière particulière pour le premier film. Une cithare, dans la même distorsion, forme la bande sonore du second film.

-Vous peignez et vous filmez l'angoisse. Etes-vous un anxieux ?

-Pas plus que la normale. Mais si je ne faisais pas cela, je crois que je serai infernal. L'art est un exutoire.

-Dans ces angoisses, dans ces solitudes, il y a toujours une lumière. Croyez-vous en quelque chose?

-Non. Mais l'homme croit en un idéal et le cherche. Il en va de même pour moi. J'ignore quoi, mais je pense que plus l'homme est évolué, plus le bonheur recule devant lui.

-C'est donc le bonheur que cherche l'homme ?

-Oui, mais il est différent pour chacun.

-Ce que vous exprimez peut-il aider les autres ?

-Tout ce que je peux dire, c'est que les gens n'y restent pas insensibles, dans un sens ou un autre.

C'est en se plongeant dans la nature, conclut-il, que l'homme reprend conscience de sa petitesse.


Article écrit lors de l'exposition réalisée par Monsieur E. Plumart, promoteur d'art. Bruxelles - New York.


LE FILM : TOUJOURS, TOUJOURS ...


Eternel recommencement de la vie et la mort. La paix et l'agressivité. Le chant de la vie. Les gestes toujours retrouvés pour tuer, détruire. La naissance d'un monde. L'homme toujours prêt à revivre les monstruosités de la guerre et ne semblant pas s'en passer. Nécessité de l'amour, nécessité de la haine.

Ce thème développé dans les tableaux et repris au cinéma, où une dimension vient s'ajouter: le temps. Ce temps est ordonné, organisé par les cadences, les rythmes, les répétitions des images. Le film ainsi conçu est pensé comme une création musicale. Le son s'incorpore à l'image, il n'est pas un accompagnement mais l'élément d'un tout dans lequel se trouvé incorporé la couleur, la forme, le mouvement. Pour diffuser ses idées, ses sentiments, le peintre n'avait jusqu'à présent que les cimaises des galeries et les musées. Avec le cinéma, il lui est possible de s'exprimer avec un outil moderne incomparable.