Ses pensées

Georges Leclercq - Pensées

L’œuvre de Georges Leclercq est tout entière imprégnée de sa

méditation sur la place de l’homme dans l’univers et le sens à y

chercher. Méditation teintée d’angoisse et d’effroi tout autant que

d’émerveillement ébloui et de goût de la vie. Chaque tableau de

Georges donne à penser : le visible, au carrefour du connu et du rêvé,

du naturel et du travaillé, du conscient et de l’inconscient, à la fois

masque et exprime la profondeur des mystères intérieurs et

extérieurs. Ainsi, le peintre pose inlassablement les questions

existentielles, essentielles à qui ne veut surtout pas illustrer des

certitudes.

Georges en a parfois parlé.* Ecoutons-le.


L’incertitude n’est pas un manque de résolution. Alors que la

certitude est propre à une mystique et pétrifie le spirituel,

l’incertitude donne droit à une clé ouvrant les portes sur des régions

inconnues et – merveille- que perçoit-on dans cette obscurité, tout au

fond ? d’autres portes fermées à clé que l’on va ouvrir pour violer

d’autres secrets…

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La Nature est pleine d’inconnues, elle est une forêt de points

d’interrogation. L’ignorance crée la peur mais exalte l’esprit de

recherche. On déloge de l’obscurité, on se lance dans la lumière.

Peut-être qu’un thème important de mes peintures est ce couple

Angoisse-Exaltation traduit par de lumières, des ombres, des gestes,

des regards…

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L’art met à nu l’âme de l’artiste. L’artiste s’affiche, proclame ce qu’il

pense, ce qu’il ressent. Bien plus qu’on ne le croit… et qu’il ne le croit

lui-même

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Le monde de notre réalité est impossible à saisir dans sa globalité car

il est un monde du temps, de l’espace et de tous les sens dont nous

sommes pourvus : c’est un monde où tout vit, évolue.

Les sensations que dégage ce monde réel doivent être reconstituées,

et ce, dans un monde très restreint, à deux dimensions limité par

quatre côtés. Alors il faut l’imagination du créateur et toutes ses

astuces techniques pour essayer de mettre au monde un enfant

viable, donc organisé. Mais il faut le dire, il arrive qu’il accouche d’un

enfant mort-né. S’il s’en rend compte, l’artiste le détruit ; mais très

souvent il ne sait pas que l’enfant est mort. Les artistes sont souvent

des parents inconscients.


* Cfr le travail d’analyse de l’œuvre et dialogue avec Georges Leclercq (Denise Piccinin - 2002)